Attachement insécure et travail de deuil d'un époux à la suite d'attaques terroristes : cas d’une veuve déplacée interne au Burkina Faso.

Résumé

Depuis l’année 2015, le Burkina Faso est en proie à des menaces et attaques terroristes sans précédent. Les deux derniers coup d’Etat ont contribué également à la dégradation de la situation sécuritaire à travers une expansion géographique des groupes armés. En 2022, le Burkina Faso est classé deuxième pays le plus touché au monde par le terrorisme après l’Afghanistan. Le lourd bilan de ces dix (10) dernières années reste inquiétant en termes de perte en vies humaines et plus de 2 millions de personnes déplacées. D’une part, les populations assistent impuissamment, à la torture et à l’assassinat de leurs proches, et vivent, d’autres part, sous une angoisse permanente du danger.  

Dans cette étude, à travers l’illustration d’un cas clinique, nous mettons en évidence l’impact de l’insécurité des liens dans le processus d’élaboration de la perte traumatique d’un époux. Il s’agit du cas d’une veuve déplacée interne ayant assisté à la mort tragique de son époux et de sa fille au cours des attaques terroristes dans le village de Yirgou. L’entretien et l’observation cliniques ont permis de constituer un corpus d’énoncés de l’histoire de vie et d’expériences vécues analysé à travers la technique d’analyse de contenu sous la lumière de la théorie de l’attachement de Bowlby (1984). Nous sommes parvenus au résultat que l’élaboration de la perte de l’époux est entravée par la modalité insécure des liens d’attachement notamment par l’attachement de type ambivalent ou anxieux-dépendant.