Violence et Vulnérabilités : Comprendre et Accompagner les Impacts Psychologiques pour une Réhabilitation Efficace
DOI :
https://doi.org/10.2025/ja3p.v1.s2.6Mots-clés :
Attachement, trauma, violence, contextualisation, Afrique, Psychopathologie dynamique, Prévention, Thérapie intégrativeRésumé
Convoquant le rapport à l'objet et la théorie de l'attachement de John Bowlby, Pr Yougbaré souligne le lien essentiel entre l'attachement et la violence, expliquant que la qualité des premières relations affectives influence profondément le développement émotionnel, comportemental et social de l'enfant. Les expériences relationnelles précoces structurent des "modèles opérants" qui déterminent si une relation est vécue comme souffrante ou violente. Fidèle à son cadre théorique convoqué plus haut et en lien avec les approches thérapeutiques adaptées à la prise en charge des souffrances dues aux violences, Pr Yougbaré privilégie les thérapies basées sur l'attachement, incluant les thérapies de réparation de l'attachement. Cela se traduit par des thérapies centrées sur les émotions et des thérapies du trauma relationnel. Mais, il cite aussi des traitements psychosociaux, comme le biofeedback, la relaxation et la méditation qui sont également préconisés dans la littérature. Il recommande enfin la thérapie basée sur la mentalisation et les thérapies dyadiques ou systémiques. Relativement à la posture et au cadre thérapeutique, Pr Yougbaré suggère que le thérapeute doit adopter une posture sécure. Pour lui, le psychologue ne doit confondre « la réalité psychique » et « le réel du symptôme », mettant ainsi en garde l'amateurisme et la mystification dans la pratique du psychologue. Abordant les questions liées à la prévention de la violence, Pr Yougbaré opte pour une approche incluant les programmes de soutien à la parentalité, débutant dès la grossesse (ou même le désir de grossesse) pour renforcer l'attachement parent-enfant. Il promeut les interventions en milieu scolaire et institutionnel axées sur la régulation émotionnelle et les compétences sociales, dès la jeune enfance. Pour lui, il faut aussi former les professionnels (médecins, éducateurs, psychologues, travailleurs sociaux, etc.) afin qu’ils puissent lire les comportements à travers le prisme de l'attachement. Enfin, nous retenons que Pr Yougbaré est un militant de l’endogénéisation et de la contextualisation des apports thérapeutiques. Il suggère d'introduire les outils et symboles propres à la culture des bénéficiaires, comme les contes et mythes locaux, pour appuyer le travail de symbolisation et d'imaginaire en lien avec les violences. Il encourage ainsi le développement d'une approche psychopathologique dynamique africaine et d'une psychologie positive africaine, plutôt qu'une simple ethnopsychiatrie. Il note que les milieux culturels doivent être suffisamment sécurisants et prévisibles, afin d'éviter la rigidification des schémas éducatifs qui peut générer de l'insécurité et menacer la cognition. Il appelle à "décristalliser" les rigidités comportementales en favorisant la liberté d'expression et la capacité de verbaliser. C’est à ce prix que nous pourrons vivre dans un monde digne des Hommes.
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© Journal Africain de Psychologie et Psychologie Pathologique 2025

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